Amnésie
Le jeune Asura se réveilla complètement désorienté. Eblouit par l’intense lumière qui baignait la salle, il ferma les yeux. Il entendit des pas de rapprocher, et la porte s’ouvrit brusquement.
« Te voilà enfin réveillé, nous commencions à nous inquiéter. Comment te sens-tu? » Questionna une voix féminine.
L’Asura ne répondit pas. Il ne pouvait pas bouger, son corps entier refusant de répondre. Il avait peur.
« Une expérience a mal tournée, tu étais dans un état critique. Tu étais dans le coma ».
Il ne se souvenait de rien.
« Ne t’inquiètes pas, la sensation de désorientation est normale. Il se peut que tu souffres également d’une amnésie partielle, mais les symptômes devraient disparaître d’ici quelques temps. Il faut te reposer. Je reviendrais une fois que tu auras retrouvé tes esprits ».
Sur ce, il entendit les pas s’éloigner et la porte se refermer.
« Tu penses que l’expérience a fonctionné ? Demanda une voix masculine.
- Oui, il n’y a pas de doute. Il ne se souvient de rien.
- Comment peut-tu l’affirmer avec autant de conviction, t’a t-il dit quelque chose ?
- Non, il est resté totalement silencieux. Il était complètement désorienté et totalement effrayé.
- Bien, quand penses tu que nous pourrons poursuivre ?
- Dans très peu de temps. Laissons le se calmer. De toute façon, il ne peut aller bien loin, la porte est verrouillée ».
Quelques heures plus tard, la porte s’ouvrit à nouveau.
« Tu te sens mieux ? »
Le petit Asura regarda la personne qui venait de s’adresser à lui, mais ne dit toujours rien. Il regarda la femme droit dans les yeux, et attendit qu’elle réagisse.
« Je m’appelle Mirra, dit-elle, je suis une chercheuse, et tu étais mon apprenti. Tu ne te souviens toujours pas de ce qui t’es arrivé n’est-ce pas ? »
Il secoua la tête d’un signe d’approbation.
« Il se peut que se soit une petite complication, rien d’affolant. Te souviens-tu au moins de ton nom ? »
Il secoua à nouveau la tête, mais cette fois la réponse qu’il donna fut négative. Il porta à nouveau les yeux sur la chercheuse, et demanda :
« Pourquoi avez vous fermé la porte ?
- Simple précaution, nous ne pouvions pas te laisser sortir dans cet état.
- Je vois ».
Il baissa à nouveau les yeux vers le sol.
« Nous allons faire tout notre possible pour te remettre totalement en état, mais cela prendra surement du temps. En attendant, tu vas devoir me faire confiance. Tout d’abord je vais te rafraichir la mémoire. Tu es Tirips, mon apprenti. Avant ton accident nous travaillons ensemble sur un important projet d’étude concernant la flore tyrienne ».
Tirips, puisque c’est ainsi qu’elle avait dit qu’il s’appelait, resta pensif.
« Reposes toi, je sais que cela ne doit pas être facile, je reviendrais te voir demain ».
Sur ce, elle quitta la pièce.
« Alors ? Demanda la voix masculine.
- Et bien mon très cher Zikk, je pense que nous pouvons fêter notre réussite. Le projet SPIRIT est un total succès.
- Ne te réjouis pas trop vite Mirra, nous n’en sommes qu’aux préparatifs. Certes l’inhibiteur de souvenir a fonctionné, mais il faudra s’assurer que ses effets sont bels et bien définitifs. Et puis, nous n’avons pas encore atteint notre réel but. Cela va prendre plusieurs années avant que notre projet ne soit totalement achevé. Mais une fois cela fait, nous serions assuré d’asseoir la suprématie de l’Enqueste au sein des autres coteries, et par la même occasion sur la Tyrie toute entière.
- Je vois que tu n’as rien perdu de ton optimisme, mais as tu au moins réfléchi à la manière dont nous allons procéder par la suite ?
- Ne t’en fais pas, je m’en charge ».
Magie noire
(5 ans plus tard …)
« Non pas comme ça, tu fais n’importe quoi ! Concentres toi un peu, tu vas tout faire rater !
- Vous croyez que c’est facile de retenir ce truc ? J’aimerais bien vous y voir Mirra !
- Débrouilles toi, c’est ton boulot pas le miens. Maintenant fais en sorte que cette feuille de chou se tienne tranquille ! »
Bien que fortement drogué, le Sylvari se débattait et Tirips avait bien du mal à l’empêcher de bouger.
« Bien, maintiens le ainsi pendant que je fais ces prélèvement, je n’en ai que pour quelques instants, juste le temps de récupérer quelques litres de sève. Elle doit être encore chaude pour que cela fonctionne ».
Le Sylvari hurla de douleur avant de perdre connaissance.
« Tant mieux, au moins je n’aurai plus à supporter ses cris » dit Mirra.
Ce n’était pas la première fois que Tirips devait participer à ce genre d’expérience, et au fil des ans, il s’y était habitué. La mort était inévitable pour tous les sujets qui passaient entre les mains de Mirra. Elle ne faisait preuve d’aucune compassion, et pour elle « La fin justifie les moyens ». Elle lui avait toujours enseigné que la faiblesse des autres coteries Asuras provenait du fait qu’elles faisaient tant de chipotages sur le respect des être vivants. L’Enqueste quant à elle n’avait pas autant d’éthique, et c’est pour cette raison que la réussite lui souriait.
« Voilà, c’est terminé. Débarrasses toi du corps, il ne m’est plus d’aucune utilité ».
Se dirigeant vers l’incinérateur, Tirips trainait derrière lui le corps du Sylvari mort. Il ne se souvenait plus combien il en avait déjà jeté la dedans, mais il n’en avait que faire. Il détestait les Sylvaris, il les trouvait ennuyeux. Pour lui ce n’était que des mauvaises herbes dont on devait se débarrasser, et il ne comprenait pas pourquoi Mirra leur accordait tellement d’importance. Que pouvait-elle faire de toute cette sève qu’elle récoltait ?
« Tu n’as pas besoin de le savoir » Disait-elle à chaque fois qu’il osait lui poser la question.
Le corps brûlait, imprégnant la salle d’une odeur de bois fumé. Il appréciait tout particulièrement cette senteur, et c’est pour cela qu’il s’attardait toujours quelques instants afin d’y humer l’air. Il regardait se consumer le corps de bois. Voir les flammes danser le distrayait et l’apaisait. Pensif, il ferma les yeux quelques instants. Lorsqu’il les rouvrit, il eu un mouvement de recul et se mit à hurler. Le corps incandescent du Sylvari se tenait debout face à lui. Apeuré, il était tétanisé. Le corps ne bougeait pas, il semblait attendre quelque chose. Tirips avait déjà entendu parler des revenants de Zhaitan et il savait que ces derniers se jetaient inévitablement sur toute forme de vie qu’ils croisaient. Mais ce qui se passait dans cette salle n’avait rien à voir avec le Dragon, sinon il serait déjà mort. Il regarda attentivement ce qui se dressait devant lui. Il ne comprenait pas.
« Qu’est ce que tu fais ? » C’était la voix de Zikk.
Tirips détourna le regard du corps calciné et s’adressa à Zikk.
« Rien, je … je …».
Il porta à nouveau son regard sur le corps du Sylvari, mais ce dernier s’affaissa sur le sol.
« Je sais reconnaître de la nécromancie qu’en j’en vois ! Qui t’as apprit ça ? »
Tirips ne savait pas quoi dire, il ne comprenait pas ce qui venait de se passer.
« Je n’ai rien fait du tout ! Hurla t-il.
- Retournes dans tes quartiers, tout de suite ! »
Tirips ne se fit pas prier, il courut se réfugier dans ses appartements, s’allongea sur son lit, essayant d’analyser ce qui venait de se passer.
« Mirra, je crois qu’il est prêt. Nous arrivons au terme de notre expérience.
- Il a montré les signes ?
- Oh oui. Ce qu’il a fait tout à l’heure va même au-delà de nos espérances.
- Dans ce cas, faisons de lui ce qu’il est destiné à être …
Danse macabre
(5 ans après …)
Il avait beau lui porter des coups, sa lame traversait son corps brumeux ne laissant derrière elle qu’une trainée vaporeuse. Des heures durant il avait essayé de trouver un moyen de l’atteindre, mais toutes ses tentatives s’étaient achevées par un échec.
Les rumeurs à son sujet étaient donc vraies ? On ne pouvait pas le toucher. Il aurait dû y prêter plus attention, mais il pensait réellement pouvoir mener sa Grand-Chasse à bien. Dans le Rêve, il avait vu cet être maléfique tuer, torturer et faire prisonniers les siens. Il voulait y mettre un terme, éliminer cette menace.
Distrait par les doutes qui le submergeaient, il ne vit pas l’attaque venir et prit de plein fouet la main spectrale invoquée par son adversaire.
Le moissonneur d’âme se dirigea d’un pas lent vers lui. Le Vaillant de la Grand-Chasse comprit que sa dernière heure était venue, mais il ne se laisserait pas faire pour autant. Il comptait bien lui donner du fil à retorde. Il se releva malgré sa blessure et le regarda droit dans les yeux, mais il n’y trouva que ténèbres. C’était comme si la Mort elle-même l’épiait.
Son espadon en mains, il se mit en position de défense et jeta un œil autour de lui. Tous ses compagnons étaient morts. Il avait souvent songé à la façon dont il mourait, mais jamais il n’aurait cru périr ainsi.
Le nécromant était trop rapide pour lui, il ne réussit pas à éviter le coup. La dague du faucheur de vie l’avait transpercé en plein cœur. La dernière chose qu’il vit fut le sourire carnassier du petit Asura.
Fleur captive
« Tirips, c’est ton tour de garde ce soir, ne sois pas en retard comme la dernière fois, je n’ai pas envie de me taper des heures supplémentaires, on nous fait déjà assez travailler comme ça ! »
Tirips fit un signe de tête à l’agent de l’Enqueste et retourna à ses occupations. La sève de Sylvari qu’ils extrayaient depuis tant d’années leur servait à alimenter des golems nouvelle génération. Les recherches de Mirra avait aboutit à affirmer que cette substance constituait un carburant plutôt efficace qui permettait d’augmenter considérablement leur vitesse de déplacement, ainsi que leur puissance d’attaque, tout en limitant leur consommation d’énergie. Ces machines de guerres n’avaient pas encore été testées en situation réelle, mais les résultats obtenus lors des tests étaient plutôt prometteurs.
Arrivé dans la salle de détention, Tirips soupira en pensant à la longue nuit qui l’attendait. Demain il serait totalement épuisé, et il devait participer à d’importantes recherches. Il passa devant chaque cellule, observant ceux qu’elles renfermaient.
« Je sais qui tu es, je t’ai vu dans mon Rêve ».
Eclairée par la pleine Lune, la Sylvari qui venait de s’adresser à lui luisait d’une magnifique couleur mauve.
« Je ne t’ai pas demandé de parler, tais toi tu me donne la migraine ! ».
Tirips commença à s’éloigner d’elle quand elle rétorqua :
« Je n’ai pas peur de toi ».
Jamais un Sylvari n’avait osé lui parler ainsi. Ils savaient tous qui il était et ce qu’il était capable de faire. Il se retourna vers elle et la regarda droit dans les yeux. Elle ne semblait pas effrayée. C’était comme si elle le jaugeait.
« Alors je vais te montrer que tu le devrais ».
Sur ces mots, il revêtit son linceul de mort. Son corps devint brumeux tel celui du spectre. Une puissante force maléfique emplit la pièce. Il pénétra dans l’esprit de la captive cherchant en elle ses faiblesses, ses craintes, mais ce qu’il y découvrit l’ébranla. Il s’effondra sur le sol.
« Réveilles toi ! Et, que s’est-il passé ? TIRIPS ! »
Tirips reprit peu à peu ses esprits. L’agent de l’Enqueste qu’il avait croisé tout à l’heure était accroupi prêt de lui. Tout en sueur, Tirips ne comprenait pas ce qu’il faisait ainsi allongé sur le sol, et soudain il se souvint. Il leva les yeux vers la Sylvari qui le regardait. Il lui jeta un regard d’incompréhension.
« Mais qu’est-ce qu’elle t’a fait ? »
Il ne savait pas quoi répondre.
« Viens, je te ramène dans tes quartiers, je prends le relais ».
Le lendemain soir, Tirips se rendit dans le quartier de détention. Il voulait savoir ce que lui avait fait cette fichue plante.
« Tu es sûr que ça va aller ? Demanda l’agent de l’Enqueste.
- Oui, ne t’en fais pas, je vais me charger d’elle.
- Je crois que tu n’auras pas besoin de le faire, Mirra s’en est chargée. Elle est dans un sale état, mais elle s’en remettra. Les Sylvaris sont bien trop précieux pour que l’on se permette d’en perdre un inutilement ».
Le garde quitta la salle et Tirips s’avança près de la cellule où se trouvait la Sylvari. L’agent n’avait pas menti, elle était bien amochée. Elle n’était pas en état de parler, elle était presque inconsciente. Il se sentit satisfait.
« Je n’ai pas peur de la mort. Avait lancé la Sylvari un soir que Tirips passait devant sa cellule.
« Tu devrais ». Lui avait alors répondu l’Asura.
Durant ses soirées de garde, Tirips passait son temps à lui jeter des regards haineux. Il ne savait toujours pas ce qu’elle lui avait fait. Mais depuis ce jour, il n’était plus le même. Il avait commencé à douter de lui, de la cause qu’il servait sans qu’il n’en connaisse les raisons. Il savait que cela était dû à ce qu’il avait vu en pénétrant son esprit, mais il ne se souvenait plus de quoi il s’agissait.
Il se leva de sa chaise, et s’avança vers elle.
« Pourquoi n’as tu pas peur de la mort ? Dans ton cas tu devrais être effrayée.
- La mort n’est pas une fin en soi, car les traces que j’aurai laissé en ce monde perdureront encore longtemps après mon départ, mais vous, que laisserez vous une fois que vous disparaitrez ? » Lui avait-elle répondu.
Tirips resta un instant sans rien dire, puis il demanda :
« Que m’as tu fais la dernière fois ?
- Moi ? Rien.
- Ne me mens pas ! Hurla t-il.
- C’est toi qui a pénétré mon esprit, pas moi ! Rétorqua t-elle.
- Qu’y ai-je vu ?
- Mon Rêve.
- Et que contenait-il ?
- Tu le sais puisque tu l’as vu ».
Elle ne dit plus rien de toute la soirée, s’éloignant de lui pour aller s’asseoir contre le fond de sa cellule. Tirips quant à lui se sentit perdu et resta pensif.
« Quel est ton nom ? Demanda t-il un soir.
- Fleur Captive.
- Ce n’est pas ton véritable nom.
- C’est vrai, je ne me nomme pas ainsi, mais c’est ce que je suis en ce lieu ».
Elle n’avait pas tout à fait tord. Elle était bien une « fleur captive ». Tirips sourit. Elle fit de même.
Déstabilisé, il s’éloigna de la cellule et resta le reste de la soirée à contempler la Lune à travers la petite ouverture qui éclairait la pièce.
Durant les soirs qui suivirent, Tirips passait de plus en plus de temps avec elle. Il essayait de la comprendre, de découvrir ce que contenait son Rêve. Il voulait savoir ce qui l’avait ébranlé quelques jours plus tôt. Mais chaque fois qu’il abordait ce sujet, elle restait silencieuse. De nombreux débats avaient eu lieu durant leurs conversations, et notamment concernant les préceptes de Ventari que Tirips avait trouvé intéressants. La logique Sylvari différait de celle suivie par les Asuras, mais il y trouva quelques points communs.
Sa haine envers les Sylvaris s’estompait progressivement, il ne les voyait plus comme des mauvaises herbes, mais comme des êtres faisant partie de l’Alchime éternelle. Il s’était lié d’amitié avec Fleur Captive et la situation dans laquelle il se trouvait devenait de plus en plus compliquée. Mirra et Zikk ne comprendraient pas. Ils s’empresseraient de la vider de sa sève et de jeter son corps dans l’incinérateur. Tirips se rendit compte que de toute façon c’est ce qui allait inévitablement se produire vu que les captifs étaient de moins en moins nombreux. Il devait agir, trouver une solution. Il ne voulait pas qu’elle meure. Mais la libérer reviendrait à trahir les siens.
Il avait voué sa vie entière à sa coterie depuis ce fameux accident. Il n’avait jamais pu se souvenir de ce qu’il s’était réellement passé. 10 ans de sa vie avaient été passés sous silence sans qu’il ne sache pourquoi. Il se rendit alors compte que l’Enqueste ne lui avait jamais rien apporté de bon. Qu’avait-il fait de sa vie ? Il n’avait semé que mort et souffrance sur son passage. Il n’avait jamais réellement eu d’amis, ni de personnes sur qui compter. Zikk et Mirra n’étaient que ses mentors, ils ne lui avaient jamais montré le moindre signe d’affection. Tirips comprit que jusqu’à présent il n’était qu’un simple outil. Ils avaient usé de sa force pour leurs ambitions, de ses capacités pour mener à bien leurs expériences, mais jamais il n’avait obtenu de reconnaissance en retour.
Sa décision était prise.
Amour improbable
« Viens avec moi, ne pose pas de questions.
- Où m’emmènes-tu ? Demanda t-elle.
- Loin d’ici.
- Et les autres ?
- Des golems viendront les chercher plus tard, en attendant j’ai besoin de ton aide ».
Ils se dirigèrent vers la salle de contrôle. Ils ne croisèrent personne dans les couloirs, au grand soulagement de Tirips.
« Là, il faut que tu appuis sur ce bouton en même temps que moi quand je te le dirai ».
L’Asura pénétra dans le système du laboratoire, et modifia les données qui y étaient contenues. Il ne s’avait pas si cela allait fonctionner, mais il devait au moins essayer.
« Maintenant ! »
La Sylvari s’exécuta. Une alarme se déclencha.
« Qu’est ce que c’est que ça ?
- La preuve que cela a fonctionné. On ne doit pas rester ici. J’ai piraté le système golémagique des golems, maintenant ils vont s’attaquer à tout ce qui bouge, sauf à nous bien sûr, ce sont les joies de la programmation. Ne t’inquiètes pas, les Sylvaris ne risquent rien. Les portes des cellules ont été désactivées, ils vont pouvoir sortir d’ici ».
Au beau milieu de cette panique, personne ne fit attention à eux et ils atteignirent la sortie sans aucune difficulté.
« Vas droit vers l’Est, et surtout ne t’arrêtes pas. Tu rejoindras vite la foret de Caledon.
- Tu ne viens pas avec moi ? Demanda Fleur Captive.
- Non, je ne peux pas laisser ces recherches se poursuivre. Je dois supprimer toutes les données que contient ce laboratoire pour en finir une fois pour toute avec ces expériences.
- Mais ils vont te tuer !
- Qu’ils essaient, je les attends ! ».
Tirips se retourna et se dirigea d’un pas rapide vers l’entrée du laboratoire, mais sa main fut agrippée par celle de Fleur Captive. Elle s’abaissa à sa hauteur et vint déposer un baiser sur ses lèvres. Il l’embrassa en retour.
« Pourquoi ? Chuchota t-il.
- Parce que c’est ce que tu as vu dans mon Rêve ».
Puis elle le laissa partir, elle le laissa faire ce qu’il devait faire. Les larmes qu’elle versa luisaient au clair de Lune, et elle regarda le petit Asura s’éloigner …
Croquer la Mort
Il courut vers la salle de contrôle, évitant les cadavres qui jonchaient le sol. Parmi eux, de nombreuses pièces métalliques étaient éparpillées. Le combat entre les agents de l’Enqueste et les golems fous avait fait rage.
Arrivé au panneau de contrôle, il s’introduisit dans le système, et supprima un par un chaque programme enregistré. Un projet en particulier attira son attention : Le projet SPIRIT.
« Le plus brillant de tous n’est-ce pas ? Dommage qu’il y ait eu un bug dans le système … C’était la voix de Mirra.
- Que m’avez vous fait ? Tirips tremblait de colère.
- Nous t’avons créé pardi ! Ce que tu es, tu nous le dois. Sans nous tu aurais été un Asura parmi tant d’autres …
- Vous avez tué mes parents ! Vous m’avez kidnappé ! Vous m’avez volé mes souvenirs ! Vous avez fait de moi un monstre ! »
Son linceul de mort commençait à se matérialiser.
« Non Tirips, nous avons fait de toi l’arme la plus puissante qui soit. Dénué d’émotions, tu étais une véritable machine à tuer, tu étais la Mort personnifiée. L’Enqueste n’a jamais été aussi puissante. Et puis cette feuille de chou est arrivée et t’a embrouillé l’esprit. Il était trop tard lorsque nous nous en sommes rendu compte, tu étais déjà parti la sauver. Mais j’avoue que l’idée de pirater les golems était ingénieuse ».
Il en avait assez. Il détestait ce qu’il était, il détestait l’Enqueste, il détestait la magie noire.
Entièrement vêtu de son linceul de mort, il se dirigea d’un pas lent vers la chercheuse. Puis il le dématérialisa.
« Je ne prendrai pas ta vie, ce serait reconnaître que tu avais raison.
- Alors tu vas me laisser là comme ça ? Tu vas juste t’en aller ? »
Il ne répondit pas. Il passa entre les deux golems qui venaient d’entrer dans la pièce et s’éloigna. Il n’entendit que les cris lointains de Mirra qui résonnait dans les ruines du laboratoire. Cette nuit là, il avait résisté à son envie de tuer. Il voulait se prouver à lui même qu’il n’était pas un monstre. En résistant à ses pulsions, il avait croqué la Mort … Et Tirips Croquemort naquit.
Epilogue
A la recherche de celle qui a changé sa vie, Tirips continue encore aujourd'hui son combat contre l'Enqueste, mais surtout contre la magie noire. Il considère les membres du Clan du Val comme des alliés dans sa lutte puisque ces derniers combattent également ces pratiques occultes ...
Accueil 
